Pourquoi faut-il vivre le moment présent ?
« Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement ». Ce principe bouddhiste est pour moi, et pour beaucoup d’autres, avec la crise sanitaire notamment, plus que jamais, d’actualité.
2020 aura lancé, en ce qui me concerne, une succession d’événements difficiles, qui se poursuivent aujourd’hui. Cette suite d’électrochocs m’aura fait parvenir à la réflexion selon laquelle aucune situation n’est éternelle.
Mon besoin de sécurité aura pris un sacré coup depuis l’année passée. Tout ce que l’on possède est voué à disparaître. Et pourtant, bien souvent, on est insatisfait de ce que l’on a car on recherche la perfection, l’inaccessible… Le cerveau humain a une tendance à envisager le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. C’est ce que l’on appelle le « biais de négativité ». Quand on ne resasse pas le passé, on se dit que « ça ira mieux demain ». On voit bien ici que vivre le présent est un exercice des plus difficiles.
Or, le temps est une richesse souvent sous-estimée. Fabien Olicard, dans son livre « Votre temps est inifini » fait un parallèle intéressant grâce à cette petite visualisation :
Imaginez : chaque jour, vous recevez 1440 €. Vous pouvez les utiliser comme bon vous semble. Mais attention : il y a deux règles : Règle n°1 : Vous êtes obligé de dépenser l’intégralité de cette somme. Vous ne pouvez pas la mettre de côté. Elle disparaîtra au fur et à mesure. Règle n°2 : Le versement de cette somme quotidienne s’arrêtera un jour. C’est une certitude. Personne ne sait combien de fois vous recevrez encore cette somme. Que faites-vous de ces 1440 € quotidiens ? |
Cette fameuse somme, dont parle Fabien Olicard, c’est le temps. Chaque jour est composé de 1440 minutes, qui seront, quoi qu’il arrive, perdues et irrattrapables.
Dès lors, vivre dans le passé, c’est tenter de récupérer des minutes qui ont disparu. De même que se rattacher en permanence au futur, c’est penser aux minutes qui ne viendront peut-être jamais. L’avantage du caractère impermanent de ce temps, c’est que les moments désagréables subissent le même sort : même si aujourd’hui on les vit pleinement (étonnamment, on a beaucoup plus de facilités à vivre les difficultés en pleine conscience et pour le coup, à être dans le moment présent), demain le cours des choses aura changé.
» Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement «
Bouddha
Ce changement constant donne de la valeur au moment présent. Des personnes disparaissent. Parfois, les circonstances font que l’on a la « chance » de pouvoir s’y préparer. Dès que l’on apprend cette nouvelle terrible et inattendue, vient le réflexe de regretter tous ces moments présents que l’on ne vivait pas pleinement. Le plus difficile est de ne pas tomber dans l’enfermement de ce constat, en développant des regrets et en se fixant sur le passé. On pense aussi au futur, qui ne sera plus jamais comme avant.
Et puis on prend conscience de la valeur des choses, de la valeur de la vie. Alors, avec beaucoup de force, on se relève et on voit qu’il reste encore des moments précieux à vivre et partager, qu’il existe toujours un présent, et que d’autres personnes, qui, un jour, elles aussi disparaîtront, sont toujours là.
Il en est de même pour les situations stables et confortables que l’on est amené à perdre. De nombreuses personnes en ont fait l’amère expérience depuis le début de la crise sanitaire. Ce qui était de l’ordre du quotidien, du normal, a finalement aujourd’hui disparu. Et on se rend compte à quel point on y tenait. Il revient alors, aujourd’hui, de s’arrêter pour regarder ces choses positives que l’on a encore et qui, à leur tour, disparaîtront un jour. C’est le seul moyen de garder le cap.
Cet article n’est pas des plus gais mais il se veut pourtant optimiste, en mettant le focus sur le positif de chaque situation. Il faut apprendre, dans le flot du quotidien, à observer ce que l’on a. Alors arrêtez-vous 2 minutes. Prenez ces 2 minutes car elles passent vite et ne reviendront pas. Elles sont à vous. Respirez, souriez, regardez la beauté du monde et profitez de la vie.